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le collectif

saga : de « segja », « récit » en islandais.

Créé en 2014, le collectif saga a pour but de questionner les pratiques de design, architecturales, artistiques et paysagères. 
Pour cela, saga se veut ouvert à tous et désire créer des dynamiques plurielles de réflexion et d’action. 

saga souhaite travailler dans des lieux qui souvent échappent aux architectes afin de mettre en lumière des situations particulières sur un temps fini. Notre arme est le chantier.
Ainsi, saga veut éprouver en faisant, le but étant l’expérimentation à plusieurs. saga souhaite faire, faire par la pensée et faire de ses mains. 
saga se veut pluridisciplinaire et croit en la collaboration des acteurs du projet quels qu’ils soient. Pour nous, c’est le moyen de s’engager pour des modes de production de la ville différents.

saga veut partager ses opportunités de projet avec ceux qui n’en ont que rarement la possibilité, notamment les habitants et les usagers. Notre volonté est celle d’offrir une plateforme capable de mettre en relation des initiatives particulières entre elles.
Saga opère donc par fragments, chaque projet est une nouvelle histoire qui se construit pour former un récit. 

Faire émerger collectivement le désir d’architecture

Chaque projet nécessite une compréhension particulièrement fine du milieu et du territoire dans lequel il évolue. Comprendre un milieu c’est aller à la rencontre des différentes strates qui le composent, de ses habitants en premier lieu, de sa géographie aussi, et de son contexte historique, social ou encore politique. 

Rencontrer un territoire, tenter d’entrer en compréhension avec lui, requiert l’acceptation du temps long et l’utilisation de plusieurs mediums : le relevé habité, le relevé architectural, l’entretien non directif (individuel et collectif), la maquette et l’atelier/table ronde. 

Tout projet nouveau nous étant par nature inconnu et étranger, il nous faut se mettre en capacité de le comprendre. 
Ainsi, allier connaissance et découverte du territoire, c’est combiner le regard de l’étranger, surpris, émerveillé et critique, et le regard de l’habitant, expert en son lieu de vie. 

Prendre acte d’une commande habitante en gestation, c’est bien sûr cerner les enjeux, les envies, les désirs projetés, mais c’est également envisager ce qu’il est concrètement possible de faire, considérant un temps, un budget, des énergies et des ressources souvent limitées.

La préfiguration, comme la préface d’une architecture permettant l’émergence d’une commande, c’est pour nous composer et assembler, entre les désirs individuels et collectifs, entre des réalités qu’elles soient économiques, constructives ou réglementaires, entre les énergies latentes et les forces en présence. 

Faire émerger une commande collectivement permet en outre, au regard de sa singularité, d’envisager une co-fabrication collective de tout ou partie du projet, dans lequel saga peut aussi jouer un rôle. 

Fabrication et improvisation

La concrétisation physique d’un projet par l’avènement de la construction, requiert une mobilisation substantielle de ressources diverses et des disponibles sur un territoire. Fabriquer c’est pour nous composer avec ce qui est là : les énergies, les matériaux, les hommes et les femmes, et ce, tout au long du processus et à chaque instant du projet. C’est ainsi se laisser surprendre par les disponibilités immédiates et celles qui pourraient advenir : toujours laisser une porte ouverte à l’inconnu, savoir improviser, entre poésie et pragmatisme. 

Faire projet c’est alors mettre en musique et composer avec des matières pour lui donner poésie, force et réalité, en assumant capitalement l’aspect esthétique du projet, aussi modeste soit-il. 

Ce corpus de données accumulées est notre matière première, les ressources de notre architecture dans lesquelles il faut venir puiser au fil du projet. Les matières physiques sont diverses, pour certain projet largement issues de produits de réemploi, recyclées, chinées ou collectées, pour d’autres dont l’usage peut être détourné à l’image d’un filet d’échafaudage ou de camouflage. 

Fabriquer est aussi faire avec les autres, alors le chantier devient vecteur de lien social, où il devient un outil, notamment d’appropriation. Il est aussi le lieu de l’événement et de la réunion, où il devient prétexte à réunir une assemblée. La fête, la réunion de quartier, le workshop public sont autant de moments fédérateurs, vecteurs d’appropriation et d’une justesse d’usages futurs.

L’implication des habitants et d’une communauté dans un projet d’architecture est salvateur, où le chantier, moment de la construction, est un acte clé du processus du faire ensemble. Il est un moment simple, où chacun, avec le bagage qui lui est propre peut venir s’investir : pour une heure, plusieurs jours ou plusieurs mois, chacun y a sa place.

Fabriquer, composer et improviser, c’est faire avec ce qui est disponible, ce qui est déjà là, et ce que l’on a su rendre disponible ou visible et qui a été révélé. C’est ici que l’importance du temps long prend toute son épaisseur, où rassembler des gens, des énergies et des matières est une chose, mais rendre ces forces latentes disponibles, en capacité d’agir, de créer, de proposer et d’initier, requiert patience, engagement et attention.

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